ORGANISATION DU RÉSEAU DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX
L’organisation du réseau de la santé et des services sociaux fait couler beaucoup d’encre. Certains la trouvent trop centralisée. D’autres la jugent performante. Certains voudraient revenir en arrière, d’autres voudraient importer des modèles externes. Bref, il n’y a pas de consensus sur la manière de bien organiser un réseau public de santé.
Nous croyons, après des années de réformes et le bouleversement majeur qu’a été la pandémie, qu’il n’est pas souhaitable d’opérer un grand rebrassage de structures et d’affecter le travail quotidien du personnel. Les équipes de soins et les gestionnaires ont vécu déjà beaucoup d’adaptation. Laissons-les souffler un peu. Nous préférons nous baser sur les piliers de notre organisation et miser sur des ajustements pour assurer une plus grande imputabilité locale.
La création des CISSS et des CIUSSS visait à simplifier l’accès aux soins et aux services, notamment en abolissant un palier administratif et en assurant un meilleur continuum de soins pour répondre aux besoins des patients. Sur certains aspects, ce modèle a très bien performé. Pensons entre autres à la coordination des campagnes de dépistage et de vaccination pendant la pandémie de la COVID-19, laquelle aurait été beaucoup plus difficile à mettre en place auparavant. Cependant, après sept années d’opération, une critique principale persiste: la question de la centralisation. Bien que l’objectif poursuivi fût de donner une plus grande autonomie aux établissements régionaux, force est de constater qu’à plusieurs endroits, ce n’est pas cette perception que l’on a. Cette adaptation aux besoins locaux doit faire partie de nos préoccupations.
Tout d’abord, pour favoriser une meilleure représentation des réalités des établissements de tous les territoires, un gouvernement libéral va modifier la composition des conseils d’administration des établissements pour que chaque sous-territoire ait un membre le représentant. Aussi, un des membres indépendants devra obligatoirement être un patient partenaire pour que les préoccupations des usagers soient mieux entendues.
Pour nous assurer d’une plus grande imputabilité des établissements, nous allons obliger les conseils d’administration à tenir quatre rencontres publiques par année. Actuellement, une seule est obligatoire, ce qui est nettement insuffisant pour rendre des comptes détaillés à la population. Chaque établissement devra aussi se doter de Forums citoyens permanents qui viendront appuyer le conseil d’administration lors de la réalisation des grands projets.
Par ailleurs, il faut tendre vers une dépolitisation du système de santé, À l’image de certains systèmes, comme en Alberta, le ministère de la Santé doit servir à établir les grandes orientations, alors que les éléments « terrain» du système de santé – qu’il s’agisse des CISSS, des CIUSSS et des Réseaux universitaires de santé et de services sociaux (RUISSS) – obtiennent plus de responsabilités et de latitude dans l’élaboration des trajectoires de soins et l’organisation de celles-ci. Cet objectif se concrétisera aussi en assurant la totale indépendance de la Direction nationale de la santé publique.
Source — Santé et services sociaux | Organisation du réseau, P.29-31 Le livre libéral .
Organisation du réseau de la santé et des services sociaux
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