Malgré nos formidables ressources hydroélectriques, 55 % de toute l’énergie consommée au Québec provient encore d’énergies fossiles, principalement du pétrole. Notre objectif, c’est de rendre le Québec carboneutre d’ici 2050. L’électrification de l’économie, et notamment des transports, est déjà en marche. Les solutions technologiques existent et seront de plus en plus accessibles et abordables. Cependant, pour de nombreux procédés industriels, l’électricité n’est pas une solution.
Pour tout ce qui ne peut pas être électrifié, environ 10 % des besoins selon plusieurs, il existe une solution sur mesure pour le Québec, une solution proposée par le Parti libéral du Québec en 2018: l’hydrogène.
La bonne nouvelle, c’est qu’au Québec, on peut produire de l’hydrogène grâce à notre hydroélectricité, ainsi qu’en revalorisant notre biomasse forestière et agricole. Notre hydrogène est donc «vert»: il est produit sans émission de CO2 , à partir de sources renouvelables. Parce que l’hydrogène peut être transporté, comprimé et embouteillé, il s’agit d’une solution de remplacement des énergies fossiles lorsque l’électrification n’est pas une option envisageable. Avec le développement de la filière de l’hydrogène vert, le Québec ajoutera de la valeur à son hydroélectricité et se positionnera comme un grand fournisseur mondial.
D’ici 2050, l’hydrogène représentera jusqu’à 24 % de la demande énergétique mondiale. Selon les projections, la production d’hydrogène devrait être multipliée par presque 800 d’ici 2050. C’est un chantier planétaire d’environ 15000 G$ qui démarre avec des ventes annuelles de 700 G$ à terme. La course à l’hydrogène vert est déjà bien lancée. La France et l’Allemagne y investiront chacun 7 G$ d’ici 2030. La Commission européenne cherche à générer jusqu’à 470 milliards d’euros d’investissements d’ici à 2050 afin d’accélérer ce virage énergétique.
Nous avons déjà des exemples intéressants au Québec du début de ce virage. Pensons notamment à l’usine d’ArcelorMittal de Contrecœur, qui est au travail pour remplacer l’utilisation du gaz naturel par de l’hydrogène. Ou encore au Consortium SAF+, qui travaille au développement d’un carburant d’aviation durable, qui inclura de l’hydrogène vert.
Les experts prédisent que la partie devrait se jouer d’ici 2035 pour déterminer qui seront les leaders de l’hydrogène vert de demain. Le Québec doit, dès maintenant, se positionner pour viser le peloton de tête. Ainsi, nous mettrons en place une nouvelle société d’État, Hydrogène Québec, qui sera responsable de coordonner le développement de la filière. Elle devra collaborer avec les chercheurs et les entreprises pour mettre en place les jalons qui nous mèneront à la production et à l’utilisation de l’hydrogène vert.
Pour nous assurer que les Québécoises et les Québécois bénéficient pleinement du potentiel de la ressource, nous allons nationaliser la distribution de l’hydrogène. La nationalisation de notre hydroélectricité a fait du Québec une nation forte, leader nord-américain en matière énergétique. La nationalisation de l’hydrogène vert nous permettra de reprendre pleinement cette place de précurseur, en collaboration avec les entreprises d’ici.
Nous sommes conscients que ce n’est pas demain matin que l’hydrogène sera utilisé à grande échelle et exporté. Mais nous en avons l’ambition! C’est pourquoi nous devons poser rapidement les premiers jalons vers cet objectif.
En ce sens, nous allons notamment:
- soutenir la recherche et le développement des technologies ici, au Québec;
soutenir le développement de projets industriels d’alimentation à l’hydrogène vert;
valoriser notre biomasse, issue de l’agriculture et de la forêt, pour être en mesure de l’utiliser dans la production d’hydrogène et de biocarburants;
établir des pôles stratégiques pour le développement et l’approvisionnement en hydrogène vert. Points de rencontre intermodaux qui recoupent le transport maritime et/ou le transport lourd et le transport ferroviaire, les ports seront des acteurs incontournables à ce niveau;
convier tous les acteurs liés à l’industrie à un Sommet de l’hydrogène vert.
Source — Projet éco | Hydrogène vert, P.13-15 Le livre libéral .