Pour le Parti Vert du Québec, il est impératif de s’assurer de bonnes conditions des travailleur-euse-s au Québec. La conciliation travail-famille, la formation, la revalorisation de certains emplois pour attirer la relève et l’amélioration de l’organisation du travail font partie des valeurs du parti.
Le Québec tire de l’arrière en ce qui a trait à la défense des droits des travailleur-euse-s et une mise à niveau est nécessaire pour assurer les conditions de travail.
Santé et sécurité au travail
Le Parti Vert du Québec souhaite renforcer les normes pour soutenir les travailleur-euse-s en matière de santé et sécurité.
Nous proposons de:
- • Assurer la reconnaissance des maladies mentales pour fournir les soins adéquats. Cela permettrait aux employé-e-s d’obtenir les congés nécessaires à leur rétablissement s’ils souffrent de maladie mentale.
• Renforcer les lois anti-briseurs de grève et faciliter l’accès à la syndicalisation. Trop d’employés souffrent de mauvaises conditions en raison de la difficulté de se syndiquer.
• Augmenter le nombre d’inspections faites par la CNESST pour s’assurer que les lois et les normes sont respectées, notamment auprès des endroits qui embauchent majoritairement des employé-e-s au salaire minimum et où les syndicats sont souvent absents.
Le PVQ souhaite assurer l’épanouissement complet de tous les citoyen-ne-s en nous assurant que chacun ait assez de temps libre pour se consacrer à d’autres activités. La réduction du temps de travail permettrait aux Québécois-es de consacrer plus d’heures aux activités familiales, aux loisirs et de pleinement exercer leurs devoirs de citoyen-ne-s.
Le Parti Vert du Québec souhaite donc :
- • Instaurer 4 semaines de congés pour tous les travailleur-euse-s.
• Ajouter 2 jours fériés, durant lesquels les familles pourraient se rassembler. Ces 2 journées seraient la Journée internationale des droits des femmes (8 mars) et un Jour de la famille (3 février) (comme c’est le cas dans le reste du Canada).
• Instaurer 10 jours de congés flexibles pour aider les parents à vaquer aux différentes occupations familiales.
Depuis plusieurs années, les nombreuses grèves de différents secteurs témoignent de la nécessité de défendre les droits des travailleurs. Pour le Parti Vert du Québec, il est aberrant que des travailleurs-euses aient à utiliser des mesures exceptionnelles pour faire respecter leurs droits. La précarité des conditions cause un stress pour les travailleurs-euses et permet aux employeurs de niveler vers le bas en offrant de moins en moins d’avantages.
Le Parti Vert du Québec propose une série de mesures pour faire respecter différents droits des travailleurs-euses :
- • Renforcer les pénalités concernant le devoir de l’employeur-euse d’assurer un milieu de travail exempt de harcèlement. Cette mesure doit être combinée à une meilleure formation sur le respect au travail.
• Mettre en place des congés familiaux rémunérés en cas de violence conjugale.
• Instaurer un régime de retraite anticipée pour les travailleurs-euses faisant un emploi physiquement exigeant.
• Améliorer l’accessibilité des régimes de rentes pour les personnes ayant des incapacités.
• Garantir le droit à la déconnexion. La société moderne facilite l’interconnectivité entre personnes, toutefois, il est important de garantir aux travailleurs-euses le droit de ne pas être sollicité par leurs employeurs-euses en dehors des heures de travail.
- • Offrir 4 semaines de vacances
• Donner le droit aux travailleurs-euses de choisir le travail à temps partiel, sans pénalité. Temps partiel (incluant les emplois au salaire minimum, vulnérables).
• Offrir davantage de protection aux employé-e-s vulnérables. Ce sont les personnes les plus à risques des abus de l’employeur-euse.
• En plus des congés de maladie, lancer une campagne de sensibilisation sur les congés de santé mentale qui sont de plus en plus nécessaires.
Pénurie de main-d’œuvre
La pandémie a accru la pénurie de main-d’œuvre déjà existante au Québec, combinée au vieillissement de la population et à l’amélioration de la situation économique. C’est plus de 64 % de PME qui ont de la difficulté à recruter des travailleurs-euses en raison du taux de chômage excessivement bas combiné à un pan de la population qui arrive à l’âge de la retraite et les restrictions sanitaires. Seulement la moitié du million de postes à combler dans les 10 prochaines années pourra être couvert par les nouveaux travailleurs-euses québécois-es. C’est pourquoi le Québec a besoin de miser sur d’autres stratégies pour pallier au besoin de main-d’œuvre.
Le Parti Vert du Québec propose de:
- • Miser sur la formation des travailleurs-euses. Il faut s’assurer d’enseigner des compétences transférables et qui sont adaptées aux changements technologiques. Les formations doivent être facilement accessibles et de qualité pour garantir l’employabilité des travailleurs-euses.
• Revaloriser les secteurs en crise. Certains secteurs d’emploi souffrent d’une pénurie de main-d’œuvre en raison des conditions de travail qui sont attachées à l’emploi. Les secteurs de santé et services sociaux ne sont qu’un exemple probant parmi tant d’autres. En nous assurant d’améliorer les conditions de travail, nous encourageons un renouvellement des travailleur-euse-s.
• Favoriser la formation des travailleurs-euses ayant des incapacités pour faciliter l’accessibilité à l’emploi.
• Faciliter la transition vers le travail à la maison lorsque les conditions de l’emploi le permettent.
• Reconnaître un plus grand nombre de diplômes étrangers pour pourvoir plus de postes.
La différence de salaire entre la cuisine et le service est démesurée; les serveur-euse-s ont un salaire moyen de 26 $ de l’heure alors que les cuisinier-ière-s avec expérience et formation ne gagnent qu’un salaire moyen de 16 $ de l’heure, selon un sondage sur les salaires de 2017 de l’Association des restaurateurs du Québec. Il est important d’agir rapidement pour reconnaître le travail des cuisinier-ière-s et autres employé-e-s, ainsi que d’aider les restaurateur-trice-s à contrer la pénurie de main-d’œuvre.
Nous proposons que le gouvernement du Québec tienne une Commission d’enquête sur le respect des normes du travail, les salaires et le pourboire dans le milieu de la restauration au Québec afin d’établir un véritable portrait sur le contexte actuel et de prendre les mesures qui s’imposent pour rétablir la situation. Nous proposons, suivant les recommandations de cette commission, d’introduire un système de partage des pourboires régi par la loi qui instaurera un comité incluant un représentant du service et des cuisinier-ière-s et qui veillera au partage équitable du pourboire entre les employé-e-s. Le PVQ est d’avis qu’une application plus stricte des normes du travail dans le milieu de la restauration est nécessaire. De nombreux abus ont été constatés et les droits des travailleur-euse-s doivent être défendus.
Aidants naturels
Au Québec, 300 000 personnes, principalement des femmes de 45 à 65 ans, assurent la majorité des soins aux aînés. Le manque de soutien à ces personnes cause souvent de l’épuisement, de la détresse psychologique ou économique. Le Parti Vert du Québec milite en faveur d’une plus grande reconnaissance des soins donnés par les proches aidants.
Services aux aîné-e-s
Pendant bien trop longtemps, nous avons laissé les soins de nos doyen-ne-s dans les mains du secteur privé. La pandémie a montré au grand jour les failles de ce système qui priorise le profit au détriment du bien-être de nos aîné-e-s. D’un service à un autre, les aîné-e-s se retrouvent à remplir les poches des corporations simplement pour obtenir des services de base tels que l’accès aux médicaments, aux soins à long terme en résidence et aux soins dentaires. Tous sont laissés aux mains du marché privé qui fonctionne très bien pour les plus riches, mais qui laisse nos aînée-s sans ressources.
Le Parti Vert du Québec propose donc de:
- • Bonifier le réseau des CHSLD et y améliorer la qualité de vie au niveau des meilleures résidences privées.
• Un revenu minimum garanti de 22 000 $ par année avec bonification, qui nous permettra de tirer l’ensemble de nos aînés de la pauvreté dès maintenant.
• Un système de soins dentaires publics universels et gratuits pour tous.
• La création de Pharma-Québec qui instaurera la gratuité des médicaments de prescription.
• D’améliorer la mobilité en offrant la gratuité des transports en commun adaptés.
Au sein des maisons de retraite, le PVQ souhaite étendre le système d’intégration des aîné-es, en l’adaptant aux besoins individuels, afin que ces derniers maintiennent un sentiment d’autonomie et d’accomplissement.
Le PVQ soutient également les mesures, provenant du milieu des soins aux aîné-e-s, suivantes :
- • Standardisation des critères d’admissibilité au programme de S.A.P.A.
• Répartition équitable du panier des services dans tout le Québec.
• Standardisation et amélioration de la formation des intervenants.
• Stationnement gratuit pour les visiteurs dans les CHSLD afin de briser l’isolement.
• Ajout de l’accompagnement bénévole au PEFSAD.
• Augmentation de la prestation de décès offerte à la succession jusqu’à concurrence de 5 000 $.
• Fixation des délais d’attente pour l’obtention de l’aide financière du Programme d’adaptation de domicile en fonction de l’état de santé des aînés.
Il est grand temps d’agir pour protéger ces institutions indispensables pour le Québec. Le Parti Vert du Québec soutient l’idée d’un réinvestissement massif dans le réseau public de garderie. En plus d’offrir l’égalité des chances, les CPE ont donné à des milliers de femmes un accès au marché du travail, stimulant du même coup l’économie. Selon les plus récentes estimations, les CPE auraient permis à 70 000 femmes d’avoir accès à l’emploi, ajoutant 5 milliards au PIB. La modulation des tarifs de garde selon les revenus des parents n’est pas la meilleure façon de financer les CPE. Les précédents gouvernements ont mis sur pied une politique obsessive de déficit zéro, combinée à une phobie de faire augmenter les taux d’imposition. En se concentrant sur le tarif des CPE, le véritable débat n’est pas abordé. Nous devrions nous concentrer sur la responsabilité collective de financer les CPE.
Le Parti Vert du Québec propose:
- • Une augmentation des salaires. Cette mesure permettrait de revaloriser les emplois dans le réseau des CPE qui souffre d’un manque de main-d’œuvre.
• L’amélioration des conditions de travail. Les travailleur-euse-s des CPE sont passionné-e-s et assurent une éducation de qualité aux enfants partout à travers le Québec. C’est pourquoi le respect de l’ancienneté, de la semaine de travail, du rôle décisionnel des travailleur-euse-s, l’accès aux congés, la retraite progressive et le fractionnement des congés sont tous des éléments importants.
• Amélioration des ser vices aux enfants. L’accessibilité des services de garderie est une priorité pour le Parti Vert. Toutefois, cet élément doit être combiné à un service de qualité. Une augmentation des budgets alloués améliorerait l’accès à des services pour les enfants ayant des besoins particuliers.
• La gratuité des services de garde de qualité pour l’ensemble des familles.
• Retrait des subventions et crédits d’impôt qui avantagent le secteur privé. Les mesures entreprises par le gouvernement ne devraient pas désavantager le secteur public au profit du secteur privé. C’est pourquoi le Parti Vert propose l’abolition des subventions aux garderies privées.
• Assurer le bon déroulement des négociations. La plupart des associations du patronat au Québec négocient de bonne foi et réussissent à s’entendre avec les travailleur-euse-s. Cependant, certaines associations refusent les ententes nationales et s’entêtent à faire reculer les conditions des travailleur-euse-s. Le gouvernement devrait donc avoir un rôle actif dans les négociations et devrait s’assurer de faire avancer les dossiers, en utilisant des sanctions si nécessaire.
La discrimination à l’embauche est l’un des plus grands obstacles de l’accès à l’emploi de nombreuses communautés. Ces minorités se voient refuser des postes et des promotions simplement en raison de leurs différences. Nous souhaitons aller de l’avant avec une Commission sur le racisme systémique au Québec puisqu’il est grand temps de contrer la discrimination à l’emploi. Les réalités intersectionnelles doivent aussi être prises en compte pour assurer une juste représentation: religieuse, raciale, LGBTQIA2+, autochtone, sexuelle, etc.
Travailleur-euse-s étranger-ère-s et saisonnier-ère-s
Les travailleur-euse-s étranger-ère-s offrent une main-d’œuvre indispensable à plusieurs entrepreneur-euse-s québécois-es qui ont de la difficulté à recruter de la main-d’œuvre au Québec. Il faut cependant prendre en considération la vulnérabilité de ces travailleur-euse-s qui sont trop souvent maltraités et qui n’osent pas ou ne peuvent pas rapporter ces mauvais traitements.
Le Parti Vert veut donc assurer la sécurité et le respect de ces travailleur-euse-s en:
- • Multipliant les inspections des conditions de travail pour ces employé-e-s.
• Assurant le respect des normes du travail, en augmentant la sévérité des peines aux contrevenant-e-s.
• Interdisant le paiement de frais à des agences de recrutement. Trop souvent, les travailleur-euse-s se retrouvent à devoir de l’argent à leur employeur-euse avant même le commencement de leur contrat.
• Mettant à jour les normes du travail pour les travailleur-euse-s saisonnier-ière-s pour assurer de meilleures conditions de travail et d’hébergement.
Au Canada, plus de 300 000 personnes travaillent gratuitement pour des entreprises. Ces travailleur-euse-s ne sont pas seulement présent-e-s dans les OBNL et les organismes communautaires, mais dans tous les secteurs. Cette pratique est dépassée et il n’est pas normal de voir certaines des entreprises les plus prospères remplacer un employé par un stagiaire non rémunéré. Les secteurs de la communication, de l’éducation, de la santé et des services sociaux sont les plus touchés et il est important de rappeler que ces secteurs sont majoritairement féminins. Pour la majorité des stagiaires, il est difficile de concilier le travail, les études et le stage.
Le Parti Vert du Québec souhaite donc implémenter une série de mesures pour mieux encadrer le travail des stagiaires :
- • Reconnaître le statut de stagiaire et inclure une définition de ce statut dans la loi sur les normes du travail. Les employeur-euse-s ne pourront plus utiliser ce terme pour éviter de rémunérer un-e employé-e.
• Bonifier la protection des stagiaires qui n’ont souvent pas droit à la même protection, notamment en ce qui concerne les accidents en milieu de travail. • Instaurer des pénalités plus sévères pour les employeur-euse-s qui se servent de stagiaires pour accomplir le travail d’un-e employé-e. Cette pratique est illégale, mais les stagiaires craignent de dénoncer cette pratique par peur de conséquences.
• Différencier les stages d’observation et les stages ou le-la participant-e remplace un-e employé-e. Il n’est pas normal de ne pas dédommager un-e stagiaire qui accomplit les tâches normales d’un-e employé-e.
• Instaurer la rémunération des stages, avec exception des stages en OBNL ou dans les organismes communautaires. En psychologie par exemple, les étudiant-e-s de ce domaine ont un stage de 1600 heures à compléter où ils accomplissent 80 % des tâches d’un psychologue, contribuant ainsi au désengorgement du système public, mais n’ont droit à aucune compensation.
• Mettre en place un système de bourses pour les étudiant-e-s en éducation lors de leur période de stage. Les étudiant-e-s dans ce domaine doivent non seulement travailler gratuitement, mais également payer pour avoir accès aux crédits de leur stage.
• Interdire les stages non rémunérés lorsqu’ils sont obligatoires dans la formation professionnelle de l’étudiant-e.